Qui n’a jamais eu envie de sécher les cours ? De rester au chaud au lit, en allant même parfois jusqu’à simuler d’avoir de la fièvre (le coup du thermomètre chauffé vous l’avez fait vous aussi ?)
Il y a une différence entre une flémingite aigue d’aller à l’école pour pouvoir rester jouer à la console ou se reposer tranquillou à la maison, et une phobie scolaire.
Une phobie scolaire est peut-être en train de s’installer si votre enfant montre les signes suivants :
- Maux de ventre allant parfois jusqu’aux vomissements
- Abattement
- Troubles du sommeil
- Angoisse et panique
- Tremblements
Ces signes sont les plus courants et grandissent au fur et à mesure que l’année scolaire passe. Avec des pics en fin de vacances et surtout après les vacances de février.
Pour des raisons diverses et variées, votre enfant refuse d’aller à l’école. C’est plus fort que lui et rien que l’idée d’y aller le rend malade. La phobie scolaire intervient généralement en fin de primaire et au collège. C’est l’étape de la vie d’un enfant où le regard des autres et la peur du rejet est la plus forte.
C’est aussi dans ces âges qu’il y a le plus de harcèlement scolaire (https://www.atelier-epanouissement.fr/post/harcelement-scolaire-comprendre-accompagner-prévenir voir mon article pour plus de détails).
Evidemment la période COVID n’a rien arrangé (« ne sortez pas sinon vous pouvez transmettre le virus ou l’attraper ». En d’autres termes vous pouvez mourir ou tuer quelqu’un… De quoi bien faire monter la peur).
D’accord mais pourquoi mon enfant se met à avoir peur de l’école ?? Et que puis-je faire pour l’aider ?
A partir d’ici, mon avis n’est basé que sur mon ressenti, et ma propre perception des choses en fonction des enfants déjà reçus en cabinet, de ce qu’ils m’ont raconté, mais aussi de ma propre vision du monde. Prenez donc uniquement ce qui vous parle et qui vous semble cohérent.
En fait, ce n’est pas l’école à proprement parler qui fait peur, c’est la pression tout autour de ce qui se passe à l’école (liste non exhaustive) :
- La pression de ramener des bonnes notes à la maison pour être aimé par les parents (dans le cerveau d’un enfant, si on se fait gronder ou que l’on déçoit, cela veut dire que l’on n’est pas assez bien et qu’on ne mérite pas d’être aimé)
- La mise en compétition entre les élèves par les notes et les passages au tableau (certes c’est important sur certains aspects, mais de plus en plus d’enfants ne supportent pas cela)
- La pression de se trouver des amis pour ne pas se retrouver seul dans la cour car être seul veut dire danger dans le cerveau reptilien. (ce qui mène parfois à faire des choses contre nature pour être accepté, ou qui génère énormément d’angoisse)
- Et malheureusement, la fatigue nerveuse de certains profs qui n’ont plus goût à leur métier et qui rabaissent sans arrêt les élèves…
Ajoutez à cela les hormones en ébullition et les émotions secouées dans tous les sens… Voilà le cocktail intérieur d’un pré-ado !
OK mais pourquoi tous les enfants ne vivent pas la phobie scolaire ? Et pourquoi cela arrive au mien ?
Chaque enfant est différent, et de plus en plus d’enfants sont hypersensibles. Ils ont des capacités différentes des générations précédentes. Je les trouve plus « évolués ». Leur conscience du monde est plus ouverte et ils ont chacun des talents bien prononcés qui leur sont propres. L’éducation telle qu’elle est aujourd’hui n’est pas en adéquation avec les enfants de cette génération. Certains arriveront à rentrer dans le moule alors que d’autres auront beaucoup de mal.
C’est comme si on les forçait à oublier leur talent pour apprendre des choses qui leur paraissent inutile et une perte de temps. Et qu’en plus de ça, ils doivent se retrouver dans une jungle d’enfants en mal de confiance en eux qui cherchent par tous les moyens à trouver une place quitte à écraser les autres.
En général, ils se replient sur eux même et ne voient pas qu’il y a d’autres enfants comme eux qui sont dans la même situation et avec qui ils pourraient créer de belles amitiés. Car en plus d’avoir peur, ils ont honte. Honte de leur différence, honte de ne pas réussir ce qu’on leur demande de faire, honte de souffrir et que ça se voit…
Et je fais quoi moi en tant que parent quand mon enfant est comme ça ?
Ce sentiment d’impuissance qui crée de la colère, tous les parents d’enfant en souffrance le vivent. Et il est ravivé parce que vous êtes clairement bloqués.
Bloqués entre l’obligation d’aller travailler et continuer à faire vivre le foyer, l’obligation de mettre votre enfant à l’école, et le désir violent de soulager votre enfant.
Alors parfois vous faites appel à des accompagnants extérieurs : psy, sophrologue, kinésiologue … Et vous avez raison ! Ce sont des méthodes qui fonctionnent bien et qui peuvent réellement aider votre enfant, et par ricochet, vous aider aussi.
Oui mais voilà, pour que cela fonctionne, il faut que votre enfant le veuille.
Et dans son cerveau, souvent, ça dit « oui mais si je veux, je vais aller mieux, et si je vais mieux je vais retourner à l’école ! et ça je veux pas ! ». Et là c’est l’impasse.
En tant qu’accompagnant, notre rôle est de montrer à votre enfant comment faire pour faire grandir sa confiance en lui, son estime de lui. Lui expliquer pourquoi il se sent comme ça, et, malgré tout, ce que peuvent lui apporter ces années d’école.
Lui apprendre à prendre sa place, à être fier de qui il est et oser le montrer à tous en sachant qu’il ne sera pas aimé de tous et que c’est tant mieux !
Je leur donne des outils et des exercices d’auto hypnose pour les aider à dépasser leur peur. Je leur explique que chaque fois que la peur est évitée, elle grossit. Et que chaque fois qu’elle est affrontée, elle diminue jusqu’à disparaitre.
Ce travail, je le fais en équipe avec vous parents. C’est vous les experts qui connaissez le mieux votre enfant, et qui vivez chaque jour sa souffrance. Ensemble, nous lui montrons qu’il est capable.
Certaines fois cela suffit pour qu’il retourne à l’école sereinement et plus fort que jamais.
D’autres fois cela ne suffit pas. Et cela ne s’explique pas.
Parfois le sortir du système scolaire est la meilleure solution. Comme pour lui laisser le temps de se reconstruire, de refaire son armure dans un cadre sécurisant (un accompagnement est aussi parfois nécessaire pour faire face au sentiment d’échec qui pourrait en découler).
A condition toutefois qu’il puisse sociabiliser en dehors au cours d’activités extra-scolaire qui lui plaisent et dans lesquelles il se sent à l’aise. Le but n’est pas qu’il sorte du système pour se renfermer encore plus !
Dans tous les cas, ce que je conseille toujours aux parents c’est : Ecoutez-vous. Fiez-vous à votre instinct. C’est votre enfant, et peu importe ce que vous pourrez entendre à droite et à gauche, c’est vous qui savez le mieux. Respirez, laissez parler votre cœur et
écoutez-vous. Faites ce qui pour vous est une évidence pour que votre enfant aille mieux.
Morgane Bonnin
Hypnose & sophrologie ludique
Sanary-sur-mer
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